Sur la table, un bol de fruits semble tout droit sorti d’une nature morte classique. La lumière caresse la peau des agrumes, révélant leurs courbes parfaites, leur éclat presque solaire. L’instant a quelque chose d’intemporel, figé dans une simplicité familière.

Et pourtant, un détail perturbe l’harmonie. Un câble noir serpente à travers la scène, s’infiltre entre les fruits, s’étire sur la table jusqu’à une prise USB qui repose là, incongrue, comme une anomalie dans ce tableau d’une autre époque. Une question surgit : cherche-t-on à recharger l’orange, ou bien est-ce elle qui alimente la machine ? L’image oscille entre naturel et artificiel, entre douceur organique et froideur technologique. L’électricité et la chair, le bois et le plastique, deux réalités que tout oppose et qui pourtant se croisent ici, sans explication. Peut-être un symbole de notre époque, où même la simplicité d’un fruit ne peut échapper à la présence du numérique. La scène reste muette, mais quelque part, dans cet étrange équilibre, une connexion s’est faite. Reste à savoir qui, du fruit ou du fil, pulse véritablement d’énergie.